Collectionner les euros des régions, une bonne idée ?

Déc 19, 2013

Collectionner les euros des régions, une bonne idée ?

En numismatique, s’il y a bien une collection qu’on pourrait qualifier de « grand public », c’est celle-là : Les euros des régions.

Souvenez-vous, ces frappes de 10 euros en argent gravées par Joaquin Jimenez, de 29 mm de diamètre et produites par la Monnaie de Paris pendant 3 années consécutives.

Nombreux sont les numismates et les français généralement à s’être carrément jetés sur ces millésimes dont la valeur numismatique pourrait être contestée ou du moins discutée.

Alors, les euros des régions, une collection intéressante ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.


[ Conseil : Si vous êtes collectionneur et que vous n'en possédez pas encore un, il est temps de vous procurer la référence des argus numismatique en cliquant ici. ]

 

les euros des régions

les euros des régions

 

Les euros des régions, en quoi ça consistait exactement ?

Le principe était simple : de 2010 à 2012, une pièce baptisée « euro des régions » a été émise pour chaque région française. Un thème de « production » avait été pensé pour chacune des trois années.

En 2010, la production avait pour objet l’héraldique, en 2011 les monuments et en 2012, les personnages célèbres. A partir de là, chaque Euro des Régions présentait une face avec une gravure sur le thème de l’année en cours en rapport avec la région en question.

Les gens pouvaient aller se procurer ces pièces directement dans près de 2900 bureaux de poste français (France métropolitaine et outre-mer).

A noter que chaque région ne pouvait proposer que son propre euro, ce qui avait pour conséquence de pousser les « collectionneurs » à réaliser des échanges entre eux, que ce soit sur internet ou via des revendeurs spécialisés.

 

euro des régions

euro des régions de basse Normandie

A combien d’exemplaires ont été produits les euros des Régions ?

Il faut savoir que chaque région, selon sa population, sa situation et surement son « attrait touristique » a eu un nombre d’exemplaires produits bien spécifique.

C’est ainsi que l’Île de France et la région PACA font logiquement parties des deux régions pour lesquelles l’euro des Régions a été produit dans les plus grandes quantités.

Puisqu’une image vaut 1000 mots, voici donc, pour ceux que cela intéresse, une copie du tableau des différents tirages d’euros des régions extraite du site Wikipédia (cliquez sur l’image pou l’agrandir) :

Nombre d'exemplaires produits pour chaque euro des régions

Nombre d’exemplaires produits pour chaque euro des régions

Comme vous pouvez le constater, les exemplaires produits vont de 50 000 (pour les plus faibles) à 500 000 pour les régions les plus « fréquentées »…

 

Ce que je pense de l’Euro des Régions »…

La dernière phrase du précédent chapitre traduit bien le sentiment général du collectionneur que je suis face à ce concept pour le moins commercial.

Selon moi, l’euro des Régions n’est ni plus ni moins qu’un coup marketing sans grande valeur ni réel intérêt numismatique. Une petite collection sympathique mais qui joue seulement sur les effets de mode et de masse qu’elle engendre.

Quand on voit que certaines pièces sont tirées à près de 500 000 exemplaires, on se dit qu’on est tout de même bien loin de ce qu’on peut communément appeler « la pièce de monnaie de collection ».

Alors certes, les euros des régions sont bien finis, plaisants à regarder, mais personnellement je préfère 1000 fois une belle pièce de 5 Franc semeuse argent par exemple en état FDC que ces pièces brillantes et subtilement « markétées » (sic).

Du business, tout simplement. Surfant sur l’entrain des français à collectionner les euros avec passion, la Monnaie de Paris a imaginé cette opération avec un objectif à peine masqué de profiter un maximum de l’engouement des gens autour de cette monnaie.

A mon avis, cette volonté mercantile est inversement proportionnelle à l’intérêt numismatique de ces millésimes…

Quoiqu’il en soit, l’euro des régions a rencontré son public, et de fort belle manière. Et c’est peut-être ça l’essentiel finalement…