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Open Categories Menu Des nouvelles du trésor du San José
- 22 décembre, 2015 -
- Classé dans Général
Sans surprise l'annonce de la découverte de l'épave du gallion, le San José, faite par le président colombien Juan Manuel Santos le 4 décembre 2015, a réveillé les vieilles querelles de clocher habituelles.
Le San José est un galion espagnol qui fut coulé par les Britanniques en 1708 au large de Carthagène des Indes (ville portuaire de l'actuelle Colombie) lors de la Guerre de Succession d'Espagne. Il y reposerait désormais à plus de 300 mètres de profondeur.
De la société américaine Sea Search Armada (SSA) à l'Espagne en passant par le Pérou, nombreux sont les prétendants à postuler à la propriété du potentiel trésor enfoui au large de la côte de Baru, près des îles Rosario.
La société américaine Sea Search Armada (SSA)
Cette entreprise américaine spécialisée dans la recherche de trésors engloutis avait déjà effectué au tout début des années 1980 des recherches le long de cette côte en accord avec les autorités colombiennes de l'époque. Elle avait, déjà ! annoncé en 1981 la découverte de la localisation de l'épave du San José. Cette annonce fut le début d'une longue bataille juridique. La justice colombienne trancha finalement en déclarant le navire échoué et son contenu propriétés de l’Etat colombien. Un tribunal américain de Washington confirma ce jugement en 2011.
Suite à la conférence de presse donnée par le président Juan Manuel Santos, la Sea Search Armada a, sans surprise, mis en doute la légitimité de la découverte annoncée en 2015. Se pourrait-il que le lieu de découverte de l'épave trouvée par les équipes colombiennes fin novembre 2015 corresponde aux coordonnées communiquées par la société en 1981 ? Le président colombien a vivement réagi à ces accusations en déclarant notamment : 'Je veux rejeter de façon claire les accusations portées contre le peuple colombien par la Sea Search Armada sur CNN.' Le gouvernement colombien et la nouvelle équipe de recherche (des chercheurs de l’Institut colombien d’anthropologie et d’histoire (ICANH) épaulés par la marine de Colombie (DIMAR) et des spécialistes internationaux) rejette farouchement ces accusations. L'épave identifiée comme étant celle du San José au milieu de cinq autres navires échoués ne serait pas dans la zone repérée en 1981.
L'Espagne
Le San José coulé en 1708 transportait une importante quantité de richesses provenant en grande partie de mines du Pérou et destinées à la couronne d'Espagne. Arguant du fait que le navire était espagnol et que sa cargaison était destinée au souverain espagnol Philippe V, Jose Garcia-Margallo, le ministre espagnol des Affaires étrangères, a déclaré qu’il n’hésiterait pas à faire valoir les droits de l'Espagne sur ce navire devant les Nations Unies. En effet une convention internationale de l’Unesco stipule qu’un navire coulé lors d’une guerre appartient à l’Etat qui l’a armé.
À cela s'oppose la législation colombienne adoptée en 2012 définissant toute épave retrouvée dans ses eaux comme faisant partie de son héritage national.
Cette revendication de l'ancienne puissance coloniale a été très mal perçue en Colombie et plus généralement dans l'ensemble de l'Amérique Latine. Gonzalo Castellanos, éditorialiste au journal El Tiempo a notamment déclaré "Au-delà du manque de fondement juridique de la revendication espagnol sur le San José, c'est une attitude sans vergogne qui prétendrait que tout ce qui existe en Colombie et en Amérique (latine) appartiendrait à la couronne d'Espagne pour des raisons de liens historiques".
Le Pérou et la Bolivie
Si le San José était un galion de la couronne d'Espagne, sa cargaison était composée de richesses (argent, or, émeraudes…) issues de l'exploitation des mines et du sous-sol sud-américain. Qui sait si le Pérou, pays d'origine de l'or acheminé, ou la Bolivie où se situent les mines d'argent de Potosi ne vont pas eux-aussi réclamer une part du futur butin ? Le président équatorien a par ailleurs déclaré lors de l'investiture du nouveau président argentin début décembre que ce "ce trésor, nous devrions le distribuer entre les pays sud-américains".
Reste toutefois maintenant à récupérer ces fameuses richesses tant convoitées. Aucune exploration 'humaine' n'est en effet possible. Le navire est échoué à près de 300 mètres de profondeur, couché sur le flanc et en équilibre instable en bordure d'une fosse sous-marine…Seuls des engins submersibles ou des robots ultra sophistiqués peuvent y accéder. Il faudra donc attendre encore de nombreux mois avant que l'épave ne révèle tous ses secrets.
